L'histoire de la commune est marquée par la rivière Fure, dont elle constitua longtemps l'un des seuls points de  traversée sécurisé. La Fure favorisa également  le développement de la ville avec la  métallurgie, dont les premières activités remontent au 12ᵉ siècle, puis l'industrie papetière présente à Rives dès le 16ᵉ siècle. Les épées rivoises et les papiers filigranes fabriqués à Rives ont fait la renommée de notre ville, du Moyen Âge jusqu'au milieu de 20ᵉ siècle.

Au fil du temps, et des constructions qui se sont succédées au cours du 19ᵉ siècle et du 20ᵉ siècle, le bourg central a fini par rejoindre l'ensemble des hameaux qui l'entourent, donnant ainsi à la commune un aspect homogène. Rives a connu une forte augmentation de sa population durant la seconde moitié du 20ᵉ siècle, lui conférant ainsi un aspect plus urbain, notamment en raison de sa proximité avec les grands axes routiers et la voie ferrée qui relie efficacement la population locale aux grandes agglomérations de Lyon et de Grenoble.

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Châteaubourg

Les origines

Les connaissances sur les origines de Rives d’avant le XII° siècle sont limitées par la pénurie de documents historiques. Cependant, il est admis que Rives viendrait de « Rivis » (X° siècle), de « Riparium » (XII° siècle) et de son nom latin « Ripoe » (XIV° siècle).

La véritable origine de la commune est liée à la création d’un château de l'époque féodale ou d'un château-bourg appelé « Castrum de Rivis » et situé sur une hauteur, au confluent de la Fure et du ruisseau de Réaumont.
L’église de Rives de 1130 (alors située au Mollard car en hauteur, position de défense contre les invasions barbares), alors sous le troisième cartulaire de Saint-Hugues, fut nommée « Ecclesias sancti valerii » et la chapelle du château du bourg « ecclesias de castro Riparum ».

« Ripoe », quant à lui, vient de la répression royale des guerres entre seigneurs. Episode historique où le logement de la population dut se diviser entre les deux cours d’eau, ainsi le bourg s’appela durant un certain temps « Rives-Entraigues » (du latin « interaquis », de inter-, « entre », et de « aquis », déformation de « acqua », l’eau).

Enfin, l’adjonction de « sur-fure » à l'actuelle nomination viendrait de la création du chemin de fer et de la volonté de la société de ce chemin de fer d’empêcher les confusions entre Rives et Rives-de-Gier.

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forges allivet

L’épée rivoise du XIIème siècle

Au XII° siècle et jusqu’en 1709, la commune de Rives est réputée pour la fabrication d’épées. Les Forges d’Allivet sont fondées par des ouvriers Tyroliens et désignés sous le nom collectif de "Charvet". L’activité de ses forges s’étend progressivement jusqu’à la Poype (Minerai d’Allevard, production d’acier naturel au bois).

Les ordonnances d’Humbert II, établies de 1339 à 1376, interdisent les forges dans le Grésivaudan, de Bellecombe à Voreppe. Ces épéeries se réfugièrent alors à Rives. C’est ainsi que les épées rivoises devinrent les plus célèbres du Royaume avec celles de Vienne.

"1709" sonne la fin de l’épée rivoise avec la fermeture des dernières épéeries d’Allivet, résultat de querelles entre taillandiers et forgerons.
 

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papier BFK

Les beaux papiers de Rives : début de l'industrie à Rives

Le moulin à papier du Bas-Rives, sur le Réaumont, est installé en 1571.
C’est par ailleurs Rives qui produit un papier filigrané « à la cloche » dès 1572. Claude Blanchet est à l’origine de la Grande Fabrique, réunissant toute une série de petites usines.
Les papeteries de Rives sont jugées à l’époque comme les plus belles de France.

Dans la moitié du XIX° siècle, plusieurs sociétés s’implantent à Rives telles qu’Allimand, qui s’installa initialement au Bas-Rives en 1849, ou la scierie hydraulique Poncet en 1869.
Les prémisses de la papeterie de Rives sont assignées aux années 1870.
Rives-sur-Fures représentait alors plus de 1 133 hectares et comptait plus de 2 507 habitants. L’emploi était essentiellement lié à la soie. On comptabilisait une cinquantaine de métiers à soie différents. Ainsi, la soie permettait d’employer la majorité des paysans rivois alors que la richesse du pays se concentrait essentiellement sur les aciéries et papeteries datant du XVI° siècle.

La papeterie rivoise de 1870 à 1935 a évolué (développement de fabrication de papiers fins et de billets de banques, de nouvelles machines ou l’emploi de la cellulose à partir de 1935) et s’est également déplacée, vers la Gare notamment (comme pour Experton en 1912 et partiellement puis définitivement pour Allimand de 1917 à 1923).

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Séraphin Buisset

Personnalités liées à la commune

  • Les familles familles Blanchet et Kléber, fondateurs des papeteries Blanchet Frères et Kléber à Rives. Les membres de la famille Blanchet sont maîtres de forges au 18ᵉ siècle, puis papetiers, avec Claude, qui fait l'acquisition en 1787 des moulins à papier des frères Montgolfier. Parmi les autres, Victor Blanchet (1862-1930), papetier et député, est né à Rives.
  • Philippe André Martel (1771-1849), général des armées de la République et de l'Empire, y est né.
  • L'empereur Napoléon Bonaparte a dormi une nuit à Rives dans l'enceinte d'un bâtiment qui est actuellement une banque, lors de son retour de l'île d'Elbe. Une plaque lui rend hommage.
  • En août 1829, venant d'Auvergne et se rendant à Vizille, où est née son arrière-petite-fille en 1828, La Fayette fait étape à Rives accueilli par les frères Blanchet propriétaires des papeteries.
  • Henry Baboin (1839 - 1910), membre du corps législatif sous Napoléon 3 (1869), élu dans le canton de Voiron, conseiller général de l'Isère, chevalier de la Légion d'Honneur, Industriel et négociant en soierie à Lyon et dans la Drôme, maire de Loyes dans l'Ain, épousa Léoncie Blanchet, de Rives, et vécut au château d'Alivet à Renage, château qu'il avait fait restaurer.
  • Marie-Louise Peyrat, marquise d'Arconati-Visconti (1840-1923), collectionneuse et mécène, est inhumée au cimetière.
  • Georges Duseigneur (1841-1906), peintre et graveur, lié aux Kléber des papeteries par sa mère, est inhumé au cimetière.
  • Le constructeur automobile Luc Court  (inventeur de la marcher arrière) y est né en 1862.
  • Séraphin Buisset (1870-1949), homme politique maire et député de la commune, y est mort.
  • Clément Mégé (1881-ap. 1939), acteur de cinéma muet, y est né.
  • L'ancien biathlète Raphaël Poirée y est né en 1974.
  • Le footballeur de l'OL, du PSG, des Glasgow Rangers et de l'AS Saint-Étienne Jérémy Clément, né en 1984, en est originaire.
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armoiries

A propos des armoiries de la commune

Au premier d'azur au haut fourneau d'argent ouvert et maçonné de sable, au second de gueules au rouleau de papier d'argent ; à la cotice en barre d'or brochant sur la partition.

Le haut fourneau représente la métallurgie et le rouleau à papier la papeterie.